Savez-vous comment se déroule un enterrement arménien ? La culture arménienne ne vous est peut-être pas familière, mais les Arméniens ont leurs propres coutumes pour honorer leur défunt. Les traditions funéraires arméniennes sont atypiques. Elles trouvent leur origine dans les anciennes croyances et pratiques ancestrales. Nous avons élaboré ce guide pour vous expliquer tout le processus des rites funérailles arméniennes.
Préparation du corps pour les funérailles
Avant les funérailles, les proches s’occupent du corps du défunt et des tâches ménagères. Les proches ne pleurent pas bruyamment, mais font leur deuil de manière calme et digne. Ils s’occupent des travaux ménagers et d’autres tâches afin de distraire leur esprit du chagrin. Ils ne lavent pas le corps du défunt, mais lui mettent des vêtements neufs et propres. Ensuite, ils l’embaument d’huiles.
Le tissu utilisé pour le corps du défunt
Le corps est lavé et enveloppé dans un sarong (un tissu long et fin en coton) Puis, il est placé sur une table basse recouverte d’un drap blanc durant trois jours. Durant ces périodes, seuls les membres de la famille seront autorisés à assister aux veillées funèbres.
L’Église apostolique arménienne n’a pas de rituels ou de services particuliers durant l’enterrement. Les non-chrétiens et les chrétiens sont enterrés de la même manière. En général, le défunt est enterré dans un cimetière communal. Cependant, il existe des sections de cimetières spéciales pour ceux qui ont accompli quelque chose de spécial pour leur pays et leur culture.
La veillé funèbre
Les personnes en deuil sont assises autour de la table et tiennent des bougies. La table est décorée de fleurs, de photos du défunt et souvent aussi d’un bol d’eau. Le corps est quant à lui enveloppé dans un sarong. Quant aux amis, aux voisins et aux collègues, ils pourront se rendre au domicile du défunt pour lui rendre hommage.
Les personnes en deuil veillent pendant la nuit et restent éveillées pour surveiller le corps du défunt. Ils ne mangent ni ne boivent pendant la veillée, ils montrent leur respect pour le défunt en jeûnant. Dans certains cas, les proches en deuil peuvent rompre leur jeûne et manger un peu de nourriture. Mais ils n’ont droit qu’a un peu de nourriture. Ils boivent généralement de l’eau ou du thé pour accompagner leur repas.
La procession et l’enterrement
Après trois jours, le corps est enterré dans le cimetière. Plus précisément, le sixième jour après son décès. Toutes les connaissances du défunt se rendent au cimetière en groupe de 10, dans un transport en commun.
Le corps est généralement transporté dans un véhicule décoré de fleurs, de photos du défunt et d’un grand arbre en papier. Ce dessein symbolise la naissance d’une nouvelle vie. Le véhicule funéraire est également décoré de banderoles et de drapeaux noirs et d’un ruban noir. Tous ces éléments symbolisent le deuil dans la culture arménienne. Le cortège funèbre avance lentement pour permettre au prêtre de se rendre au cimetière pour bénir l’endroit.
La cérémonie
Le deuil se termine avec l’enterrement du corps du défunt et la fin des cérémonies religieuses. À la fin des funérailles, la famille rentre chez elle pour nettoyer leur tête, leur corps et leurs vêtements déchirés. Ils n’utilisent pas de savon ou d’autres produits nettoyants pour cela, mais se lavent simplement avec de l’eau.
Toutefois, c’est à la fin de la période de deuil que les femmes lavent leurs corps avec du savon et leurs cheveux avec du shampoing. Quant aux hommes, ils se rasent.
Le deuil
Pendant trois jours, les personnes en deuil ne se rasent pas et ne se lavent pas la tête ni le corps. Ce geste sert à montrer au monde qu’ils sont en deuil. C’est aussi une autre manière d’honorer le défunt et de faire plaisir à Dieu.
Les personnes en deuil déchirent également leurs vêtements, en particulier les manches de leurs chemises avec leurs mains. En signe de deuil, ils éparpillent de la cendre ou de la terre sur leur tête ou bien dans leurs cheveux. Durant la période de deuil, les membres de la famille du défunt ne vont pas au travail. Ils n’ont également pas le droit d’avoir des relations sexuelles.
Les mendiants de Ghazakh
Traditionnellement, un morceau de pain appelé « Ghazakh » est distribué après le décès d’un proche. Les proches du défunt servent le pain avec du sel et des herbes aux pauvres. Cela était fait pour aider les pauvres ainsi que de montrer leur gratitude envers Dieu qui les avait épargnés. La famille en deuil garde également un peu de Ghazakh pour eux. Aujourd’hui, cette pratique n’est plus courante.