À la suite d’un décès, la famille d’un défunt demande souvent à effectuer des soins de conservation. Connue comme la thanatopraxie ou l’embaumement, cette pratique permet de ralentir le processus de dégradation naturelle du corps et de le conserver. Elle consiste à remplacer le sang du défunt par une solution à base de formol. La plupart du temps, ce soin est réalisé par un thanatopracteur diplômé. Focus.
L’embaumement, c’est quoi au juste ?
Également appelé embaumement, la thanatopraxie est un soin de conservation pratiqué post mortem. Le but est de retarder le processus de décomposition naturelle du corps (des tissus) ou thanamorphose, en injectant une solution antiseptique et conservatrice mélangé à du formol. Elle précède aux ponctions abdominales et thoraciques. Grâce à cette opération, le défunt aura une apparence convenable jusqu’à ce que sa dépouille soit inhumé. Les proches peuvent ainsi vivre le deuil en toute sérénité, toucher ou embrasser le corps, sans risquer d’être contaminés par des bactéries drainées par les liquides corporels. Ce soin n’est pas obligatoire. Néanmoins, la famille du défunt peut en faire la demande dans les 48 h qui suivent le décès. Le corps peut ainsi être conservé jusqu’à une période de 2 à 3 semaines. Il faut savoir que la conservation des défunts existe depuis 5 000 ans. Les Chinois, les Tibétains, puis les Égyptiens embaumaient leurs morts.
L’utilité de la thanatopraxie
La rapidité de la thanatomorphose dépend en général des circonstances du décès, de l’état de santé du défunt et du lieu de maintien du corps. Il est donc recommandé de procéder à la thanatopraxie si :
- le décès est survenu à domicile et que la famille prévoit d’y garder le corps jusqu’à ses funérailles ;
- la cause du décès est une maladie ayant nécessité un traitement chimique ;
- la veillée funèbre se déroule dans un funérarium ;
- le corps est placé dans une chambre funéraire ou mortuaire ;
- le corps est rapatrié à l’étranger.
Qui pratique les soins de conservation ?
La thanatopraxie est effectuée par un médecin ou un thanatopracteur. Ce dernier est formé aux notions d’anatomie, de médecine légale, de toxicologie, d’hygiène. Il doit également maîtriser la manipulation des différents outils et produits nécessaires aux soins de conservations. Il dispose en outre des connaissances en droit funéraire et sur les différents rites religieux. Pour exercer en toute légalité, il doit posséder une habilitation préfectorale et répondre aux impératifs de sécurité et d’hygiène requis.
Le thanatopracteur exerce souvent au sein d’une agence de pompes funèbres ou juste collaborer avec l’opérateur funéraire.
Le déroulement du soin de thanatopraxie
De manière générale, le soin de thanatopraxie comprend différentes étapes. En amont, le thanatopracteur nettoie le corps pour éliminer tout risque de prolifération de bactériens. Ensuite, il extrait les gaz et les fluides corporels avec un trocart, avant d’effectuer l’injection de la solution formolée par voie intra-artérielle. Pour éviter les écoulements, il procède au message et à la ligature. La plupart du temps, un couvre-œil est utilisé pour solutionner le problème d’affaissement des yeux. Une fois l’opération terminé, la praticien habille et maquille le corps avant de le présenter à la famille.
Dans la plupart des cas, les soins de conservations sont effectués au domicile du défunt, à l’hôpital ou dans une chambre funéraire. Une autorisation préalable du maire est nécessaire avant la pratique de la thanatopraxie. Le document doit indiquer le nom et l’adresse du praticien, le lieu et l’heure de l’intervention, le produit utilisé ainsi que le mode opératoire.
La thanatopraxie dure en moyenne 1 h à 2 h, à condition qu’aucun remodelage du corps n’est réalisé. Pour l’opération, un budget de 400 à 600 €, voire plus, est requis.